Moine et Docteur de l’Église, mort en 735. On disait de lui : « C'est l'homme le plus savant de notre temps. Pourtant Bède n'est jamais sorti de son monastère anglais. »
C'était un petit orphelin de Wearmouth dans le Northumberland quand, à sept ans, on le confie à saint Benoît Biscop, abbé du monastère local. Le petit Bède trouve là sa vraie famille, la famille bénédictine. Quand il fut grand, l'abbé l'envoya fonder avec saint Ceolfrid l'abbaye-sœur de Jarrow. Il y demeura toute sa vie, réalisant en sa personne le modèle du moine bénédictin, partageant son temps entre le travail manuel (on dit de lui qu'il exerçait l'office de boulanger), l'étude et la prière.
Son œuvre, qu'il appelle lui-même une compilation d'extraits des anciens (la bibliothèque de monastère était d'une richesse étonnante pour un nouveau monastère) est considérable : œuvres exégétiques, historiques, liturgiques, poétiques. Il fut le premier historien de l'Angleterre, des origines à l'année 731, et nul historien de l'Europe ne peut s'en passer. Il introduisit la connaissance des Pères latins dans ce pays et fut le premier auteur à s'être servi de l'anglais dans ses écrits. Son œuvre lui valut le surnom de vénérable. Sa mort fut humble et tranquille comme toute sa vie. La veille, il dictait encore, assis sur son lit, une traduction anglaise de l'évangile selon saint Jean.
D’après le pape Benoît XVI,
« Bède fut aussi un “maître de premier ordre en théologie liturgique”. Ses homélies habituèrent les fidèles à célébrer dans la joie les mystères de la foi et à la vivre de manière cohérente dans l'attente de leur dévoilement final avec le retour du Seigneur... Grâce à un travail théologique intégrant Bible, liturgie et histoire, l’œuvre de Bède contient un message encore actuel pour les divers aspects de la vie chrétienne. Ainsi rappelle-t-il aux chercheurs leurs deux principaux devoirs, étudier les merveilles de la Parole de manière à les rendre attrayantes aux fidèles, et puis exposer les vérités dogmatiques hors de toute complication hérétique, en s'en tenant à la simplicité catholique qui est la vertu des petits et des humbles auxquels il plaît à Dieu de révéler les mystères du Royaume ». Selon l'enseignement de Bède, les pasteurs « doivent se consacrer avant tout à la prédication, qui ne doit pas se limiter aux sermons mais recourir à la vie des saints et aux images religieuses, aux processions et aux pèlerinages ». Les personnes consacrées doivent s'occuper de l'apostolat, « en collaborant à l'action pastorale des évêques en faveur des jeunes communautés et en s'engageant dans l'évangélisation ».
Pour le saint érudit le Christ attend « une Église active... qui défriche de nouveaux terrains de culture..., qui insère l’Évangile dans le tissu social et dans les institutions culturelles ». Il encourageait aussi « les laïcs à l'assiduité dans la formation religieuse... et leur expliquait comment prier de manière constante... en faisant de leurs actions une offrande spirituelle en union avec le Christ ».
L’œuvre de Bède le vénérable, qui mourut en mai 735, contribua fortement à la construction de l'Europe chrétienne.