Saint François de Sales
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saint François de Sales

Homme de lettres et de talent, écrivain et prédicateur itinérant, juriste, directeur spirituel, diplomate, évêque et fondateur, docteur de l’Église, François de Sales a un parcours d’une telle richesse que ces quelques lignes ne peuvent que l’effleurer.

Au XVIIème siècle déjà, il fait sortir l’appel à la sainteté de la pénombre des cloîtres pour le diffuser au grand jour et l’acclimater dans la compagnie des soldats, la boutique des marchands, la cour des princes, le ménage des gens mariés et jusque dans les prisons. Sa méthode ? Évangélique : esprit de liberté contre contrainte et scrupule, volonté de douceur dans l’accueil de son interlocuteur, et souci de rendre « ami de Dieu » son lecteur. Cela paraît banal, mais exige d’entrer dans le quotidien par « la porte de la foi » pour traiter des affaires de la terre, les yeux fichés au ciel. Tel est le profil de ce pasteur qui sait « conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude ».

Un exemple : celui de sa mission dans le Chablais (nord de la Savoie), pour le ramener du protestantisme au giron de l’Église. Il vient prêcher à Thonon mais, pour y célébrer la sainte messe, doit traverser sur un tronc d’arbre la rivière locale. Rigueur de l’hiver, calomnies, tentative d’assassinat.., rien ne le désespère. Et comme les calvinistes refusent d'assister à ses sermons, il les fait imprimer sur des feuilles volantes, placarder dans des endroits publics, distribuer sous les portes des habitations : inusitées pour l'époque, ces innovations en matière de communication ! L’année écoulée, il écrit à son souverain le duc de Savoie : on a commencé de prêcher ici, avec fort peu de fruit. Se résigne-t-il pour autant ? Point. En dépit du manque d’appuis, de difficultés financières, il organise des discussions théologiques entre catholiques et protestants, obtient le rétablissement de la messe à Thonon, débat avec Théodore de Bèze, le successeur de Calvin… Le Chablais revient progressivement au catholicisme.

L’homme fait plus, par amour et charité, que par sévérité et rigueur : la bienveillance « évangélique » de François transparaît dans ses écrits, notamment "l’Introduction à la vie dévote", son œuvre la plus connue : ensemble de conseils spirituels rédigés dans une langue simple et concrète, pour des personnes vivant dans le monde, invitation à la pratique de cette dévotion qui n’est autre que la plénitude de la vie chrétienne ; et le "Traité de l’amour de Dieu" qui retrace « l’histoire » de l’amour divin dans le cœur de ses fidèles.

À vingt ans, étudiant dans un milieu passionné par les querelles du moment sur la prédestination, il connaît pendant dix semaines l’angoisse d’être réprouvé. Il recourt à la Vierge… qui l’en délivre. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il fait ériger un sanctuaire à la Bénite-Fontaine, lieu de guérisons miraculeuses à la source bienfaitrice du vallon, surnommé la petite Lourdes savoyarde, afin de donner aux fidèles l’occasion d’obtenir des faveurs maternelles : "Ne dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel comme en la terre."