Saint Janvier
Tous les saints

saint Janvier

Saint Janvier – Gennaro pour les Napolitains – est né dans une famille patricienne de la ville, à la fin du IIIe siècle. Ordonné prêtre et élu évêque de Bénévent, en 302, il est condamné lors des persécutions antichrétiennes de Dioclétien. Mais ses bourreaux peinent singulièrement à se débarrasser de lui. Il sort indemne du bûcher puis, livré en pâture aux fauves dans l’amphithéâtre de Pouzzoles, il commande aux ours, tigres et lions de se coucher à ses pieds. Un dernier miracle qui convainc les spectateurs de demander le baptême de ses mains...

Le proconsul de Campanie ordonne alors, le 19 septembre 305, la décapitation du futur saint. Eusébie, sa parente, recueille le sang de l’évêque martyr dont elle emplit deux fioles. La dépouille est déposée dans les catacombes voisines de Capodimonte. Le culte de saint Janvier vient de naître, comme le confirme une peinture rupestre du 5ème siècle. Réclamant son intercession dès qu’un danger menace – peste, invasion ou éruption du Vésuve –, les Napolitains font de Janvier le saint patron de leur ville. Et les souverains napolitains, comme leurs sujets, le vénèrent.

Charles II d’Anjou, roi de Naples en 1285, commande le buste reliquaire d’or et d’argent destiné à recevoir la tête et un doigt tranché du saint. Son fils, Robert de Naples, fait fabriquer la châsse couronnée d’argent massif où sont serties les deux ampoules. Un trésor conservé, depuis le 17ème siècle, dans l’autel de bronze à portes d’argent de la chapelle San Gennaro du Duomo de Naples.

Nous connaissons tous le miracle du sang de saint Janvier qui, de solide, devient liquide trois fois par an dans la cathédrale de Naples. Il augmente de volume et diminue de poids. L’explication du phénomène n’a pas encore été trouvée, ce qui permet aux fidèles de crier au miracle. Ce qui est vrai puisqu’un miracle signifie une chose étonnante que rien n’explique sinon une intervention extraordinaire et, dans ce cas, divine.

Depuis la première liquéfaction attestée d’août 1389, les Napolitains craignent un grand malheur quand le "miracle" ne se produit pas. Ce fut le cas en 1527, peu avant l’épidémie de peste, comme les années de réveil du Vésuve.