Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
L'épisode de la guérison du lépreux se déroule en trois brefs passages : l'invocation du malade, la réponse de Jésus et les conséquences de la guérison prodigieuse.
Le lépreux supplie Jésus à genoux en lui disant : Si tu veux, tu peux me purifier. À cette prière humble et confiante, Jésus réagit par une attitude profonde de son âme : la compassion. Et “compassion” est un mot très profond : compassion signifie “pâtir avec l'autre”.
Le cœur du Christ manifeste la compassion paternelle de Dieu pour cet homme qui s'est approché de lui et l'a touché. Et ce détail est très important. Jésus étendit la main, le toucha… À l'instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. La miséricorde de Dieu surmonte toutes les barrières et la main de Jésus touche le lépreux. Il ne se tient pas à une distance de sécurité et n'agit pas par délégation, mais il s'expose directement à la contagion de notre mal ; et c'est ainsi que notre mal devient précisément le lieu du contact : lui, Jésus, prend de nous notre humanité malade et nous prenons de lui son humanité saine et guérissante.
Cela se produit chaque fois que nous recevons avec foi un sacrement : le Seigneur Jésus nous “touche” et nous donne sa grâce. Dans ce cas-ci, nous pensons en particulier au sacrement de la réconciliation, qui nous guérit de la lèpre du péché.
Une fois encore, l'Évangile nous montre ce que fait Dieu face à notre mal : Dieu ne vient pas donner une leçon sur la souffrance ; il ne vient pas non plus éliminer du monde la souffrance et la mort ; il vient plutôt prendre sur lui le poids de notre condition humaine, pour le porter jusqu'au bout, pour nous libérer de manière radicale et définitive. Ainsi, le Christ combat les maux et les souffrances du monde : en s'en chargeant et en étant vainqueur de ceux-ci par la force de la miséricorde de Dieu.
Angélus du 15 février 2015