2ème semestre 2014

Donne-moi tes péchés�

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

Jésus propose aux chefs des prêtres, aux anciens et à tous ces gens qui lui faisaient la guerre le cas d’un homme qui avait deux fils : Il vint trouver le premier et lui dit : “ Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. ” Celui-ci répondit : “ Je ne veux pas. ” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “ Oui, Seigneur ! ” et il n’y alla pas (Mt 21, 28-30). Puis il leur demande : Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils lui répondent : “ Le premier ”. Et finalement arrive le jugement : Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. (v. 31).

Quelqu’un pourrait penser : mais qu’ont fait ces gens pour mériter un tel jugement ? N’est-ce pas scandaleux que des publicains, qui ont trahi la patrie parce qu’ils reçoivent des impôts pour les donner aux romains, aillent en premier au Royaume des cieux ? Et que dire des prostituées, des femmes de mauvaise vie ? Mais Seigneur, tu es devenu fou ? Nous, nous sommes purs, nous sommes catholiques, nous communions tous les jours, nous allons à la Messe ! Oui, mais ils te précèderont si tu n’as pas un cœur contrit. Et si tu n’écoutes pas le Seigneur, si tu n’acceptes pas d’être corrigé, si tu n’as pas confiance en lui, tu n’as pas un cœur contrit.

Ceci dit, ce jugement nous fait réfléchir et il nous donne de l’espérance lorsque nous considérons nos péchés. Car nous sommes tous pécheurs, et chacun de nous connaît bien la liste de ses péchés, mais chacun peut dire aussi : “ Seigneur, je t’offre mes péchés, c’est la seule chose que je puisse t’offrir ”.

C’est comme ce saint, qui était très généreux, et qui offrait tout au Seigneur. Le Seigneur lui demandait une chose, et il la faisait. Il l’écoutait toujours et suivait toujours sa volonté. Et pourtant, un jour le Seigneur lui a dit : “ Il y a une chose que tu ne m’as pas encore donnée ”. Et cet homme, qui était si bon, lui a répondu : “ Mais Seigneur, de quoi s’agit-il ? Je t’ai donné ma vie, je travaille pour les pauvres, je fais de la catéchèse, je travaille ici, et là… ”.

Mais le Seigneur insistait : “ Il y a une chose que tu ne m’as pas encore donnée ”. “ Mais quoi, Seigneur ? ”. “ Tes péchés ”.

Lorsque nous serons capables de dire au Seigneur : “ Seigneur, voilà mes péchés, celui-ci, celui-là, ce sont les miens. Prends-les et comme ça je serai sauvé ”, alors nous serons ce peuple beau, pauvre et humble qui met sa confiance dans le nom du Seigneur.

 

À Sainte Marthe, le 11 décembre 2014