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Celui qui sourit au lieu de s'emporter est toujours le plus fort.
Nous lisons aujourd’hui un épisode de la vie de Jésus qui paraît assez anodin : les disciples arrachent des épis parce qu’ils ont faim, ça ne va pas ruiner le propriétaire… Cependant, l’épisode se trouve dans les trois évangiles synoptiques, il ne doit pas être insignifiant. Essayons de saisir ce qui se joue.
Nous sommes au début de la vie publique ; Jésus « annonce le Royaume » et ses gestes de libération divisent l’opinion en posant la question de son identité.
Ainsi à propos du Sabbat : Jésus n’a pas enseigné à ses disciples à rejeter la Loi de Moïse, il n’est pas non plus le premier maître juif à placer la survie de l’homme au-dessus de l’observance.
Ce qui interroge les pharisiens, c’est son autorité et la cohérence si profonde entre ce qu’il dit, ce qu’il fait et ce que le peuple juif connaît de son Dieu : Dieu est non seulement créateur mais libérateur.
Le Sabbat est là pour fêter cette relation et nourrir l’espérance : « Tu nous as fait du bien, Tu nous fais du bien, Tu nous feras du bien » dit la Birkat ha mazon, la bénédiction de fin de repas.
Alors qui est cet homme pour parler ainsi ?
Jésus prépare ses auditeurs à le découvrir en se désignant comme « Fils de l’homme », le nom par lequel Yahvé appelle son prophète, Ezéchiel, chaque fois qu’il l’envoie en mission. C’est aussi le nom attribué par Daniel au personnage mystérieux qu’il entrevoit pour la fin des temps : le vainqueur du combat contre le mal, à qui est donnée la royauté universelle.
À travers ces évocations prophétiques, la perspective d’éternité indique déjà la transcendance de Jésus. Mieux : en se proclamant « Maître du Sabbat », il affirme sa souveraineté sur le temps et l’Histoire des hommes.
Aujourd’hui comme hier, Jésus attend de nous l’acte de foi qui le reconnaît pleinement, la confiance sans réserve qui lui permettra d’agir.
Aujourd’hui comme hier, il ne nous est pas demandé de fabriquer l’édifice de notre sainteté en étant irréprochables mais d’agir pour accueillir le projet de Dieu sur l’homme, ce qui est le cœur de la prescription.
Aujourd’hui comme hier, Jésus se présente à nous comme le maître du Sabbat, c’est-à-dire le maître du sens de nos vies.