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Il existe un curieux paradoxe : quand je m'accepte tel que je suis, alors je peux changer.
Dans la première lecture d'aujourd'hui, saint Paul affirme sans hésitation dans la lettre qu’il adresse à Timothée qu'il est le premier des pécheurs.
Notre culture, même dans l’Église, a mis sous silence la réalité néfaste du péché. On n’en parle presque jamais. Et tout cela sous le prétexte de la liberté et parce qu’il ne faut pas susciter des sentiments de culpabilité. Comme si en s’abstenant tout simplement de parler du mal, on pouvait anéantir ses effets.
Paul, en revanche, n’a pas peur de se reconnaître pécheur ; en fait, le premier ! Car selon la dynamique de la miséricorde du Dieu qu’il annonce, cela donne au Seigneur l'occasion de montrer en lui toute sa patience pour l'édification des autres. Paul le déclare explicitement dans un autre passage : par Jésus Christ, là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé (Rom 5 : 20). Autrement dit, pour celui qui a la foi, Dieu transforme la mort en vie. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle, comme nous le rappelait l’Évangile d’hier.
Ce n'est pas que saint Paul veuille se vanter de son péché, non. Mais il témoigne : Dieu accueille le sacrifice du Christ offert pour racheter tous les pécheurs. Même le plus grand ! Puisque éternel est son amour (Ps 136), rien de temporel ne peut le surpasser.
C'est pourquoi Paul affirme : Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. (Gal 6, 14). En effet, la croix a donné l’opportunité aux hommes les plus éloignés de Dieu de faire personnellement l’expérience de sa bonté infinie. Cette parole est digne de foi, et mérite d’être accueillie sans réserve, nous dit saint Paul. Ayant lui-même gouté la profondeur de cette bonté il rend à Dieu honneur et gloire pour les siècles des siècles.
L'exemple de Paul, loin d’être culpabilisant est plus libérateur que jamais. Pour nous tous qui sommes embarrassés et accablés par nos péchés il est une invitation à la grâce. Il nous rappelle que le prix de notre rançon est trop élevé pour que nous puissions chérir nos péchés. Nous devons tout déposer aux pieds de la Croix où le mal a été expié et où la vie nouvelle dans l'Esprit a été donnée à tous ceux qui croient avec leur cœur, et proclament avec leurs lèvres que Jésus est le Seigneur. Nous n’avons qu’à demander cette vie nouvelle. La grâce en échange de notre péché.
Tel est le début de l’édification de notre maison sur le roc : Jésus Sauveur.