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"Si tu vois le verre à moitié vide, verse-le dans un verre plus petit !..."
De Charles Péguy : Le mystère des saints innocents
« Notre père qui êtes aux cieux, mon fils a très bien su s’y prendre pour lier les bras de ma justice et pour délier les bras de ma miséricorde.[…]
« Ainsi le sillage immense des pécheurs s’élargit jusqu’à disparaître et se perdre.
Mais il commence par une pointe, et c’est cette pointe qui vient vers moi, qui est tournée vers moi.
« Il commence par une pointe, qui est la pointe même du vaisseau.
Et le vaisseau est mon propre fils, chargé de tous les péchés du monde.
Et la pointe du vaisseau ce sont les deux mains jointes de mon fils.
Et devant le regard de ma colère et devant le regard de ma justice
Ils se sont tous dérobés derrière lui.
« Et tout cet immense cortège des prières, tout ce sillage immense s’élargit jusqu’à disparaître et se perdre.
« Mais il commence par une pointe et c’est cette pointe qui est tournée vers moi.Qui s’avance vers moi.
« Et cette pointe ce sont ces trois ou quatre mots : Notre Père qui êtes aux Cieux ; mon fils en vérité savait ce qu’il faisait. » (C. Péguy, Le mystère des saints innocents)
Le cœur de Dieu est un cœur de Père. Et son Fils est venu fendre ce cœur de Père tout en portant tous nos péchés. Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout. Et après la patience des 33 années – il fallait d’abord aller rassembler toute la dette –, Jésus a tout remboursé, tout ce que l’humanité devait, tout ce que chacun de nous devait.
Et désormais nous savons que nous désarmons la justice divine avec ces mots si puissants que Jésus nous a donnés : notre Père qui êtes aux cieux. On ne peut pas rembourser, mais le Père, avec la bonté de son cœur de père, ne tient pas rigueur à son fils ; le fils prodigue nous l’a bien montré. Et de toute façon le Fils unique a déjà tout remboursé.
Le Notre Père, et toutes nos prières, touchent directement les entrailles de miséricorde du Père, et il est toujours saisi de compassion, et il remet toujours la dette. Pour satisfaire à sa justice, il a suffi que le Fils paye pour tous. Nous ne pouvons pas rembourser, mais nous devons prier et aimer.
Nous ne soupçonnons pas toujours assez la puissance de la prière, parce que notre cœur n’est pas toujours assez impliqué dedans, parce que notre foi est encore trop fragile. Et pourtant, la prière fait des miracles quand elle touche les entrailles de miséricorde du Père.
Elle fait des miracles la prière, quand elle monte directement vers les entrailles de miséricorde du Père, quand elle procède d’un cœur simple et confiant et qu’elle monte avec force, quand elle vient d’un cœur souple qui, lui aussi, sait faire miséricorde. Pour désarmer la colère et la justice divine (qui sont en fait la même chose) par notre prière, il faut s’avancer avec un cœur désarmé, un cœur qui accueille la prière du frère.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Prenons le temps de dire aujourd’hui, d’un cœur simple, avec confiance, la prière si puissante que Jésus nous a donnée, celle qui monte avec force vers notre Père.