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Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance !
Une invitation qui oblige
Voilà des invités bien peu empressés et même un rien impertinents ! Des « amis » plus intéressés par leur « business », ou leur petit bonheur personnel, qui ne s’embarrassent guère des convenances et du respect de la parole donnée. Comme le voulait l’usage oriental, cette invitation ne datait pas de la veille, tous avaient dû en son temps s’en féliciter, honorés de se retrouver sur la liste des convives. Et patatras, d’importantes affaires imprévues les obligeaient à se décommander le moment venu : « c’est la vie, il y aura d’autres occasions, désolé... ». Alors, pour ne pas avoir œuvré en vain aux préparatifs de la fête le maître de maison prend une décision surprenante : il invite chez lui tous les nécessiteux des alentours, envoyant ses serviteurs à deux reprises pour les supplier d’accepter son invitation ! Ses « amis » le snobent : eux n’auront pas cette outrecuidance !
L’histoire n’est pas banale. Chez Luc elle est moins dramatique que chez Matthieu - 22, 1-10 - où les serviteurs sont malmenés et la troupe envoyée pour réprimer les invités indignes. Mais la leçon est la même. Il ne suffit pas d’être sur la liste des invités pour participer au festin des noces de l’agneau - Apocalypse 19,9- : La multitude est appelée, mais peu sont élus - Mt. 22,14.
Il est facile de voir dans cette histoire l’annonce du rejet d’Israël et l’appel des païens à entrer dans la Nouvelle Alliance et de se rassurer à bon compte : « Je peux dormir tranquille, je fais partie de la seconde, ou troisième vague des convives, je n’ai pas refusé l’invitation, moi ! ». Sauf que chez Matthieu un malheureux « sans smoking » est jeté dehors - 22,12-13 - : cela sonne comme un avertissement. Ce n’est pas parce que le cœur de Dieu déborde de générosité et de miséricorde qu’il faut le prendre pour un « papy gâteau » !
Son invitation nous oblige. Y répondre c’est s’engager dans un processus de conversion permanente pour vivre au mieux l’idéal de l’Évangile. C’est incarner quotidiennement le premier commandement de l’amour de Dieu, du prochain et de nous-même…qui consiste à rendre grâce pour tous les dons reçus, à ne pas refuser à notre prochain la miséricorde que nous espérons pour nous et à vivre notre vocation personnelle dans l’esprit des Béatitudes. Cela demande un long travail de dépouillement et l’humilité de quémander dans la prière la grâce d’être jugé digne d’être compté au nombre des Bienheureux qui participeront au repas dans le Royaume de Dieu.