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La vraie liberté se réalise en se mettant au service des autres.
Qui nous fera voir le bonheur ?
Nous sommes dans la lente « montée de Jésus à Jérusalem » et la perspective du Royaume doit se préciser. Mais un constat douloureux est à faire : les scandales sont nombreux, comme en notre époque. Scandale en grec est le petit caillou qui gêne la marche dans la chaussure ou la pierre qui fait trébucher ! Jésus affirme qu’ils sont inévitables. Pourquoi ? Parce qu’il n’ignore pas que le péché fait toujours ses ravages. Que les hommes pécheurs en sont malheureux. L’actualité présente nous rappelle la permanence de l’injustice, qui engendre des guerres, et la paix si difficile à construire aux dépens des pauvres gens. Mais, il y a surtout du malheur pour ceux qui commettent ces scandales, parce qu’ils atteignent bien d’abord les plus pauvres, les petits, ne serait-ce qu’un seul d’entre eux ! Cet Évangile, qui mêle trois péricopes, aborde deux conditions supplémentaires à l’abstention des scandales, pour hâter la venue du Royaume : le pardon et la foi.
Le pardon, remède à l’injustice
L’Évangile a un remède pour résoudre les scandales : faire des « reproches » et pardonner. Les deux l’un après l‘autre. Autrement dit juger, corriger fraternellement puis faire miséricorde. Justice et miséricorde inséparables. Rechuter n’est pas grave, si on revient à la contrition, jusqu’à 7 fois ici. Jésus parlera à Pierre de 70 fois 7 fois. C’est la clé pour que les injustices soient résorbées. Négociation et pardon, comme en Europe après la guerre ou au Rwanda. Il s’agit de la voie royale qui guérit les offenses. La vengeance, l’excuse ou l’oubli n’obtiennent pas la rédemption. Le Royaume est sans doute le moment, kaïros en grec, où tout est résolu dans le pardon. Jésus va le vivre à Jérusalem pour inaugurer le temps messianique des sauvés du mal, des scandales, pierres qui font chuter et blessent.
La foi ardente
Parce que les apôtres ont un tant soit peu compris ce qu’était la foi, ils en demandent beaucoup. Mais le renversement du grand en petit, comme c’est souvent le cas dans l’Evangile, conduit à se « contenter » d’une graine de moutarde, ailleurs de sénevé, pour poser des actes de volonté impressionnants : déraciner un arbre et le planter dans la mer (une montagne à déplacer chez Matthieu et Marc) ! Exagération imagière qui a pour effet de frapper, de choquer, pour remuer la foi des apôtres que nous savons bien fragile. L’heure de la Passion du Sauveur le révélera largement. La force inouïe de la foi est comme cette énergie comprise dans quelques atomes d’uranium qui engendrent un souffle puissant. A Dieu rien n’est impossible, chose que l’on peut rationnellement comprendre au vu de sa puissance divine. Mais que ses enfants puisent en faire de même par leur seule foi, c’est sans doute parce que Dieu agit par leur acte de volonté. Le pardon n’a-t-il pas aussi une telle puissance de vie ?