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La bonne semence, même si elle tombe dans la mer, deviendra une île.
Au seuil de la première semaine de l’Avent, la liturgie de ce vendredi continue de nous immerger dans un climat de fin du monde et d’annonce de la venue du Royaume.
Dans la première lecture, Jean voit la Jérusalem nouvelle, l’Église, qui descend du ciel. On s’attendrait plus à ce que l’Église rénovée par la puissance divine monte vers les cieux. Mais ce qui nous est montrée c’est l’Église comme réalité préexistante donnée aux hommes et non l’institution gérée par des hommes assistés de l’Esprit saint, d’où ce mouvement de descente. « Elle est la première de tous et le monde a été créé par sa volonté » écrivait en 150, Hermas, un chrétien de Rome.
En des termes imagés et selon un genre littéraire particulier, l’Apocalypse nous rappelle qu’encore aujourd’hui, dans l’enchaînement-déchaînement de Satan, l’Église nous est donnée comme réalité du Royaume. Attendre la venue du Christ et du Royaume, ce n’est pas attendre quelque chose qui nous serait étranger et extérieur, mais c’est accueillir l’Église telle qu’elle nous est donnée, même si elle doit encore atteindre la pleine stature de celui dont elle est le corps mystique, le Christ.
Dans l’Évangile, c’est la capacité à discerner les signes qui annoncent la proximité du Royaume qui est soulignée. Si en effet nous savons reconnaître « l’autobus pour le paradis » (titre d’un livre de CS Lewis), il nous sera facile d’y monter et d’y faire monter les autres. L’Évangile ne parle pas du Royaume comme d’une réalité chronologique, datée dans l’histoire, mais d’un avènement possible pour tous et en tous les temps. Tant qu’il y aura un homme à sauver, un passager possible, l’autobus circulera !
Ces lectures nous invitent à tourner notre regard non vers ce que nous pensons perdre comme si on nous arrachait un bien propre, mais vers celui qui ne cesse de se donner à nous par et dans son Église. Encore faut-il savoir en discerner la présence. Ne confondons pas le figuier avec le Royaume des cieux !
Demandons, dans le calme comme dans les épreuves que nous pouvons traverser, le sens profond de l’accueil de ce que le Seigneur nous donne comme signe et présence de son Royaume. Et si les signes viennent à manquer, demandons-nous peut-être ce que nous attendons vraiment.