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La vieillesse, c'est l'hiver pour les ignorants, et le temps des moissons pour les sages.

Ce passage, très court mais combien dense, nous est donné le dernier jour de l’année liturgique, la veille de l’entrée dans l’Avent, dans un contexte mondial qui loin de s’apaiser, est plutôt obscur et anxiogène.

N’est-ce pas le temps propice pour se laisser rejoindre intérieurement, changer d’attitude voire se convertir. Texte de mise en garde, de conseil, avec un accent apocalyptique. Mais pourquoi de telles paroles si fortes, si pressantes ? Si nous lisons les versets précédents et suivants les versets de ce jour, nous les comprenons mieux, si nous jetons un regard sur notre monde, nous les comprenons davantage.

Versets précédents : Jésus annonce des jours apocalyptiques ; versets suivants : c’est l’entrée dans sa Passion ; entre ces deux moments, Jésus nous convie à adopter un comportement qui permettra de traverser ces jours sombres.

Cela ne nous renvoie-t-il pas à l’histoire de Noé mais aussi à notre histoire du 21^ème ? La Parole de Dieu est vivante, ne s’actualise-t-elle pas à chaque époque, en tout temps ? Nous ne pouvons que constater son réalisme et la prendre au sérieux.

La mise en garde est bienveillante et sage, car se laisser aller à la facilité, à tous les attraits et lumières factices de ce monde, et suivre le courant mondain et bien-pensant, débouchent sur une pente glissante et dangereuse. Par contre mener le combat de la vérité, de la droiture, de la justice est un chemin exigeant mais combien édifiant. Le premier comportement conduit à un certain esclavage, à la dégradation voire à la mort (spirituelle), le second conduit à la liberté, à la Vie.

Tout être humain étant vulnérable et faible, de par sa condition originelle, un conseil vient donc corroborer cette mise en garde : Veillez et priez. N’étaient-ce pas ces paroles que Jésus adressait à ses apôtres à Gethsémani ? Car c’est bien avec et par la grâce– et il est aisé de le constater dans nos expériences de vie – que nous pouvons traverser les moments difficiles voire obscurs de l’existence ; seuls, nous ne pouvons aller très loin.

Le spectacle actuel de notre monde nous interpelle et ces paroles nous rejoignent. Tant de personnes sont désemparées aujourd’hui et plus encore devant certains événements gravissimes voire sordides et barbares ? Certes il n’y a rien de nouveau sous le soleil (Qo 1,9b), en suivant la trame de l’histoire, nous constatons que les mêmes causes produisent les mêmes effets : puisqu'ils sèment le vent, ils moissonneront la tempête (Os 8,7).

Si chacun prend conscience que les choses peuvent changer à partir non pas des autres mais à commencer par soi-même, par un changement de comportement, alors nous pouvons espérer des jours meilleurs, voire de paix et de fraternité. Mais le plus important me semble-t-il avant toute entreprise, n’est-ce pas le recours à la prière, par laquelle nous pouvons puiser le soutien, le réconfort mais aussi la force, la lumière pour discerner le sens à donner à nos actes dans un monde où beaucoup ne savent plus discerner leur droite de leur gauche.

Avançons avec confiance, le Seigneur ne nous précède-t-il pas en toute chose ?

Bon Avent à chacune et à chacun.