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La foi est comme une petite veilleuse dans la chambre d'un malade : tant qu'elle est là, l'obscurité n'est pas totale, on attend le jour.
Jésus, dans l’évangile de ce jour, fait un bel éloge de saint Jean-Baptiste en affirmant que « personne ne s’est levé de plus grand » que lui. C’est le messie qui parle ainsi de son précurseur dont la mission a été de lui préparer le chemin : seul un homme d’une grande sainteté pouvait annoncer le moins indignement possible celui qui est le Saint par excellence.
Mais cet éloge manifeste de Jean-Baptiste semble se renverser dans le verset suivant : cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. C’est dire qu’avec la venue de Jésus les choses ne sont plus tout à fait comme on pourrait les attendre !
Que veut signifier Notre-Seigneur en établissant cette comparaison ? Que la gloire de Jean dans le royaume des Cieux serait une gloire de seconde classe ? Certes non ! Jésus veut surtout nous faire prendre conscience de la réalité inouïe qui va s’inaugurer avec Lui : à l’économie de la Loi, qui a été celle de l’Ancien Testament, succède celle de la grâce qui nous dépasse, qui nous transforme parce qu’elle nous met en contact direct avec Dieu !
Le royaume des Cieux devient ainsi le trésor exceptionnel à posséder, ce trésor qui subit la violence car des violents cherchent à s’en emparer. Mais quelle peut bien être cette violence qui se fait au nom de Dieu ? Est-ce celle de la brutalité, des coups, du terrorisme islamique ? Certainement pas : elle ne peut qu’être contraire aux béatitudes : Bienheureux les doux, car ils recevront la terre en héritage (Mt 5, 5).
Cette violence, ne se rapporterait-elle pas alors à ce que, dans leur classement des passions, les Anciens ont nommé l’« irascible », qui est la faculté par laquelle l’âme se porte à surmonter les difficultés qu’elle rencontre dans la poursuite d’un bien ? D’un point de vue spirituel, cette violence est tout simplement l’ardeur, le zèle pour le règne de Dieu, l’enthousiasme de travailler pour sa gloire, le désir intense de sa venue malgré les difficultés et les épreuves !
L’évangile de ce jour nous invite ainsi à entrer encore plus profondément dans l’esprit de l’avent, qui se caractérise vraiment par l’intensité de l’attente, par l’énergie que nous voulons employer pour accueillir dignement le Seigneur qui va venir.
Alors que nous sommes au milieu de la deuxième semaine de l’avent, comment allons-nous aujourd’hui vivre cela ? Eh bien, nous nous emparerons du royaume des Cieux avec la « violence » de petits actes de vertus qui vont nous permettre de déployer toute notre énergie vers celui qui est le Bien désiré ! Un acte de patience devant une contrariété, un sourire quand on est agacé, un service alors qu’on voudrait rester tranquillement dans son coin, un silence humble alors qu’on voudrait se mettre en avant…
Celui qui a des oreilles, qu’il entende !