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Lorsqu'on possède la paix du coeur, on possède tout le reste.
Il valait mieux qu’Il s’en aille, qu’Il parte, pour que ses frères puissent embraser le monde. Suite à son départ et au don de son Esprit les apôtres vont en effet répandre la Bonne Nouvelle du Royaume : sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde (Ps18).
Certes, il est toujours difficile pour ceux qui voient partir un proche de vivre la séparation. Les apôtres ont vécu le deuil de leur maître il y a à peine quelques jours, puis ils vont à nouveau vivre une séparation. Ne me retiens pas avait-il prévenu Marie-Madeleine. Mais cette séparation nouvelle ne revêt pas la tristesse propre à la mort, elle se fait plutôt au milieu des acclamations de l’entrée dans la gloire ! Quoi qu’il en soit, de la Semaine Sainte à l’Ascension, les séparations et retrouvailles successives peuvent constituer un ascenseur émotionnel !
Oui, parfois la tristesse remplit notre cœur, une forme de nostalgie du type « qu’il semble loin le bon temps où le Christ ressuscité marchait parmi les hommes, mangeaient avec eux, passait à travers les portes et réconfortait… ». Ou encore une attente un peu fatiguée : « Qu’il semble loin le jour où nous le reverrons vêtu de sa magnificence… ».
Chassons cette tristesse en vivant de l’Esprit ! Ce grand inconnu, fréquentons-le : « Monsieur Esprit Saint » comme me disait un gitan pour bien rappeler à ses frères qu’il est la troisième personne de la Trinité et que nous devons entrer en intimité avec Lui. Que l’allégresse de l’Esprit engloutisse la tristesse de ce monde ! Il n’y a pas à être nostalgique d’avant ou angoissé de l’avenir, c’est ici et maintenant que son Esprit Saint réjouit le cœur de ses fidèles. Nous pouvons vivre de l’Esprit du Père et du Fils. Le Christ, l’ainé d’une multitude est en nous, qui devenons fils dans le Fils.
Ainsi, face à l’accusateur, nous pouvons, grâce au Défenseur, dire : « je suis fils, peut-être un peu jeunot, peut-être encore pas tout à fait fini, mais j’ai cette dignité, et Dieu est mon Père ». Je peux dire : « nous sommes frères ». Je peux vivre de cette réalité nouvelle, exaltante, enivrante selon la parole du psalmiste : qu’il est bon qu’il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis, on dirait un baume précieux, un parfum sur la tête (Ps.132).
Par la vie dans l’Esprit je peux mettre ma joie à vivre de cette condition nouvelle chaque jour. Que l’on puisse ainsi juger que nous avons ce trait de famille, que nous sommes un « portrait craché » du Père, que l’on puisse nous dire: « c’est fou, j’ai lu l’écriture et tu ressembles trait pour trait à ton frère le Christ. Tes paroles, tes actions, on voit bien que vous êtes de la même famille ». Et cela passera, selon l’Évangile de ce jour, par notre capacité même à dénoncer le péché, à montrer la justice, et à juger.
Dans cette perspective, nous préparant à l’Ascension et à la Pentecôte, demandons à l’Esprit Saint de savoir reconnaître nos péchés, d’entrer dans la justice en devenant artisans du Royaume, et demandons-lui enfin la sagesse pour bien juger (Ps 118).