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Les mots, comme les armes, partent parfois tout seuls.
À l’approche de la Pentecôte, le colloque ardent de la Cène, résonnant dans la mémoire du disciple bien-aimé, arrive jusqu’à nous. Le testament spirituel du Sauveur, à l’approche de son sacrifice, rassure notre avenir. Si, pour Jésus, le chemin de croix a été long, notre pèlerinage terrestre le prolongera encore, dans son même esprit filial. Le parcours du chrétien n’est pas facile mais il ne se fait pas en solitaire.
– Oh Christ, reste comme notre bon Cyrénéen, sois le guide sûr sur la pente du sacrifice !
Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Tel contraste imprègne la vie des fidèles : au jour le jour, on ressent le poids de la marche. Les déficiences personnelles ainsi que les obstacles extérieurs nous assaillent, mais la houlette du Bon Pasteur nous rassure : vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
– Seigneur victorieux, sois notre bouclier dans la lutte.
Dans l’expérience commune et sans doute aussi dans les souvenirs de Jésus, l’avènement d’une nouvelle vie apporte un mélange aigre-doux de peine et d’espérance. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. L’enfantement spirituel de l’Église a coûté le prix sans bornes de la Passion ; chaque baptême, chez l’adulte, fait suite à une préparation pénitentielle ; la confession est accompagnée des larmes de la componction. Même la vie collective du Peuple de Dieu est aussi comme un grand enfantement sous les gémissements de l’Esprit.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
– Toi, Christ heureux, veuille présider et garantir le fruit de notre persévérance.
Il a subi la mort et triomphé d’elle ; il le refera en nous, nous donnera à partager son bonheur. Désormais, il nous conduit sur le chemin des enfants adoptifs : ceux, à qui on accorde le droit de demander, auront la grâce de recevoir. En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
L’évangile de Jean assaisonne le temps pascal : les dialogues lumineux du Fils unique rendent proche la bienveillance du Père.
– Père de miséricorde, ouvre nos cœurs à accueillir la générosité de ton Fils.