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Nous qui sommes en ce siècle des voyageurs et des étrangers, nous devons nous rappeler continuellement que nous ne sommes pas encore arrivés chez nous.
Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. Je vous propose d’admirer la foi et le courage des apôtres Jacques et Jean, alors que notre Seigneur monte vers Jérusalem pour offrir sa vie en rançon pour la multitude.
En effet, Jésus vient d’annoncer les moqueries, les flagellations, les crachats et la mort. Peu nombreux sont les candidats aux meilleures places d’un tel royaume. Leur demande témoigne que les fils de Zébédée ont déjà les yeux fixés sur le Ciel, où le Christ devra siéger en gloire. Peut-on leur reprocher de désirer déjà la béatitude céleste que leur maître va inaugurer, consommation de toute la vie surnaturelle et du Royaume de Dieu ?
Certes, leur demande est quelque peu maladroite, peut-être même inopportune, étant données les circonstances. Mais Jésus ne les rabroue pas. Bien au contraire. En maître avisé et en guide éclairé pour les mener vers le Ciel il leur pose la question décisive : Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? Car, si vous voulez avoir part avec moi dans mon Royaume, vous devrez avoir part à mes souffrances.
C’est avec le courage de l’âme qui aime sans penser aux conséquences que Jacques et Jean répondent nous le pouvons. Jésus annonce alors la souffrance qu’auront à traverser les deux apôtres. Il ne procède pas de la même façon qu’avec Pierre, qui avait été durement rabattu dans ses ardeurs avec l’annonce de son reniement (Lc 22, 34). Toutefois, il ne s’agit pas pour lui d’attribuer ces places qui sont réservées à d’autres. La demande des disciples, en ce sens, n’est ni agréée ni repoussée.
L’ambition du Ciel est-elle une ambition légitime ? Oui, à condition de ne pas suivre la logique du monde. Vous désirez vous élever dans la gloire de Dieu ? Fort bien, mais il s’agira de vous abaisser au rang de serviteur de tous. Vous aspirez à la félicité céleste ? C’est bien à cela que vous êtes appelés, en devenant l’esclave de tous.
La logique du Ciel n’est pas la logique du monde. C’est à la première que nous devons conformer notre vie, en contradiction avec la seconde. Nous avons pour ce faire un chef et un modèle : notre Seigneur Jésus-Christ, qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir, lui qui est Dieu et à qui revient tout honneur et toute gloire pour l’éternité. Il est le serviteur souffrant qui donne sa vie en rançon pour la multitude et dont l’exaltation a pour cause cet abaissement radical (Ph 2, 9).
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? Suis-je prêt à souffrir pour le Christ ? À mourir chaque jour un peu plus à moi-même, à ma volonté propre, à mes désir de domination et de pouvoir ? Suis-je disposé à prendre la dernière place, à me faire le serviteur de tous ? À n’en point douter, l’imitation du Christ nous amènera sur cette voie d’abaissement et de mortification. C’est alors que, baptisés du baptême dans lequel Jésus-Christ a été plongé, nous aurons part à sa résurrection et à sa gloire. Alors nous participerons, aux places d’honneur, au festin des noces éternelles.
Demandons le secours de la Très sainte Vierge Marie, elle qui, en raison de sa grande humilité, fut couronnée reine du Ciel par son divin Fils et placée au-dessus des anges, au sommet de la hiérarchie céleste. Elle nous tiendra la main dans notre montée vers la Jérusalem céleste, la cité éternelle.