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L'amour, c'est être toujours inquiet de l'autre.
De cette « purification du temple », action d'éclat dont les amis et les ennemis de Jésus se souviendraient longtemps, le récit de Luc n'est pas bien long. Jean et Marc satisfont davantage notre curiosité. Mais le laconisme du troisième Évangile a du bon. Évitant les distractions, Il réussit peut-être à mieux encadrer la scène : et ainsi il donne, mieux que les autres, l'intention du Seigneur.
Jésus met de l'ordre en vue de prier et d'enseigner. Comme nous faisons le grand ménage avant d'accueillir du monde à la maison. L'ordre matériel facilite le travail de l'esprit. Et nous avons du mal à prier à la maison quand nous découvrons les détails négligés au premier passage.
Dans le temple remis en état, Jésus prie. Et, malgré l'agitation provoquée par l'incident, nous le voyons ici à la tâche d'enseigner, au milieu de la joie du peuple tout entier et de l'indignation des notables.
Comment comprendre ce passage de la vie de Jésus ? Il s'agit d'une « parabole en action », comme celles des prophètes : un acte étonnant, qui va susciter la curiosité des gens et l'explication de Notre Seigneur.
L'attitude de Jésus peut sembler excessive. Il fallait bien que les pèlerins du Temple offrent des victimes en sacrifice, qu'il était commode d'acheter sur place. Mais ce qui semblait utile avait dégénéré en abus.
Le marché aux bestiaux rendait impossible la prière dans la cour des Gentils. Alors qu'Isaïe avait annoncé que les nations païennes viendraient prier à la maison du Seigneur !
Le lieu saint était envahi par les mugissements et les bêlements des victimes ayant senti le sang, par les cris des vendeurs hélant les pèlerins, et les marchandages des clients. Singulière préparation à ce temps fort du pèlerinage à Jérusalem ! Hélas, ce n'est pas sans rappeler certains sanctuaires, ou l'impression des pèlerins qui suivent aujourd'hui le chemin de Croix sur la Via Dolorosa de Jérusalem.
Par sa prédication, Jésus a relativisé la valeur des sacrifices de l'ancienne Loi. Par son attitude, il nous montre à chaque instant l'importance de l'oraison.
Et nous, sommes-nous assidus à la prière ? Savons-nous la préparer par le bon ordre de nos activités, qui rend possible la ponctualité ? Soignons-nous le décorum de notre coin de prière ? Qui plus est, est-ce que nous faisons tout le possible pour que, dans nos paroisses, l'Eucharistie soit entourée de respect et d'amour ? Est-ce que je garde le silence à l'Église, est-ce que je suis recueilli avant la messe ?
Certains ont accusé le Seigneur de s'être laissé aller à la violence, ne serait-ce que cette fois-ci. Mais le manque de réaction immédiate des autorités, l'approbation explicite du peuple, semblent indiquer que le « coup de sang » de Jésus était plus que justifié, en réaction à un abus qui finalement gênait la conscience de presque tout le monde. Ai-je la même force d'âme pour savoir m'opposer, quand il le faudra, à l'ambiance générale, celle que fabrique la passivité des pusillanimes ?
Vivons la force d'âme en ces moments forts, et aussi dans le quotidien. Rangeons nos affaires, mettons de l'ordre dans notre vie. Notre attention sera moins sollicitée par des pensées parasites. Notre prière n'en sera que meilleure. Notre travail aussi deviendra plus performant. Surtout, Dieu sera content de nous. Et nous aurons la paix, définie par les scolastiques comme « la tranquillité dans l'ordre ».